Le
Cerceau vivait jusqu'à présent loin du fracas du monde. Mais quelque chose
s'est cassé. Les championnats d'Europe inter-banques qui réunissaient à Milan
les cercistes des plus belles écuries continentales (Caixa-CCF-CIC, Bundesbank,
Banque postale, Fortis, Monte Dei Paschi, etc.) ont été le théâtre de dérives
inédites.
Plongeons,
poussettes, coups de giclettes et lancer-francs en dehors de la surface de
vérité... Les pays méditerranéens n'ont à aucun moment respecté l'esprit du
Cercle. Et les entités allemandes et françaises n'ont, pour leur part, jamais été récompensées de leur probité.
Les
Bleus ont pourtant caressé leur rêve jusqu’au bout, parvenant en finale contre
les tenants du titre azzurris. Là, dans la ferveur du gymnase de Bergame, les
Bleus firent pour ainsi dire le spectacle et la loi, contenant le petit Monti,
pourtant intenable, et faisant déjouer la machine infernale de leurs frères de
lait latins grâce à un Charles Beigbeder en état de grâce. Mais il était écrit
que les Italiens devaient l’emporter face à leur public, à la faveur d'une
succession de grotesques décisions arbitrales.
C'est
la fin d'un fol espoir pour les protégés de Claude Bébéar qui espéraient
ramener la coupe Barbet de Jouy en France dix ans après le succès de la
génération Crédit Lyonnais sur le tapis de sol du Luxembourg.
Avec
123 frontflips, 43 backslides et 24 galipettes dans le Cerceau cumulés, Charles
Beigbeder n'a pas volé son titre de meilleur joueur de la compétition, mais
pour le grand Charles, cette distinction a un goût amer : "La planète
Cerceau, qui vivait encore à l'âge de l'innocence et des principes de
Démosthène, n'est manifestement plus à l'abri des dérives de ce drôle de monde.
Pour nous, le Cerceau est une religion, mais aujourd'hui, il faut bien
reconnaître que c'est la fin d'une utopie. La philosophie cerciste a été
sacrifiée sur l'autel d'une société en pleine déroute morale. Je suis
anéanti."
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