lundi 27 mai 2013




Le Cerceau vivait jusqu'à présent loin du fracas du monde. Mais quelque chose s'est cassé. Les championnats d'Europe inter-banques qui réunissaient à Milan les cercistes des plus belles écuries continentales (Caixa-CCF-CIC, Bundesbank, Banque postale, Fortis, Monte Dei Paschi, etc.) ont été le théâtre de dérives inédites. 

Plongeons, poussettes, coups de giclettes et lancer-francs en dehors de la surface de vérité... Les pays méditerranéens n'ont à aucun moment respecté l'esprit du Cercle. Et  les entités allemandes et françaises n'ont, pour leur part, jamais été récompensées de leur probité. 

Les Bleus ont pourtant caressé leur rêve jusqu’au bout, parvenant en finale contre les tenants du titre azzurris. Là, dans la ferveur du gymnase de Bergame, les Bleus firent pour ainsi dire le spectacle et la loi, contenant le petit Monti, pourtant intenable, et faisant déjouer la machine infernale de leurs frères de lait latins grâce à un Charles Beigbeder en état de grâce. Mais il était écrit que les Italiens devaient l’emporter face à leur public, à la faveur d'une succession de grotesques décisions arbitrales. 

C'est la fin d'un fol espoir pour les protégés de Claude Bébéar qui espéraient ramener la coupe Barbet de Jouy en France dix ans après le succès de la génération Crédit Lyonnais sur le tapis de sol du Luxembourg. 

Avec 123 frontflips, 43 backslides et 24 galipettes dans le Cerceau cumulés, Charles Beigbeder n'a pas volé son titre de meilleur joueur de la compétition, mais pour le grand Charles, cette distinction a un goût amer : "La planète Cerceau, qui vivait encore à l'âge de l'innocence et des principes de Démosthène, n'est manifestement plus à l'abri des dérives de ce drôle de monde. Pour nous, le Cerceau est une religion, mais aujourd'hui, il faut bien reconnaître que c'est la fin d'une utopie. La philosophie cerciste a été sacrifiée sur l'autel d'une société en pleine déroute morale. Je suis anéanti."

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