lundi 17 décembre 2012

La capitale et ses enjeux dérisoires sont loin derrière moi. J'ai quitté Paris au crépuscule, roulé à en perdre haleine sous un ciel ensemencé d'étoiles et, déjà, je suis au pied des Alpilles, tandis que les enceintes de ma fidèle Laguna crachent les derniers accords du Forever Young d'Alphaville. Dans le frimas de décembre, tandis que le jour pointe son museau dévoilant la plaine de Crau, mes Alpilles ont revêtu leur plus belle parure, un majestueux manteau blanc qui me rappelle combien j'aime la farandole des saisons. J'exprime à intervalles réguliers le besoin de ces transhumances - perdre mes empreintes pour me retrouver dans le miroir de mes pensées. Suis-je trop tendre ? Mon amour de l'Autre n'est-il pas auto-destructeur ? Ai-je réussi ma vie dans le respect des enseignements de mon baptême ? J'interroge marmottes, mouflons, chamois, chevreuils mais ceux-ci m'interrogent en retour en silence, me plaçant comme le commun des mortels dans tout le désarroi de l'être au monde. Mais ce n'est ni le jour ni le moment. Ici, c'est l'heure du déjeuner et mon estomac craint la disette. A l'heure où je prends la plume, je suis attablé et viens de commander un pigeon-cocotte qui saura peut-être me distraire de ma mélancolie ? D'ailleurs, le voilà qui arrive, coiffé de sa barde de lard. J'ai choisi un vin de viande pour l'accompagner. Ma doudoune sèche près du feu. Un sapin de Noël clignote. Cet après-midi, j'irai sans doute faire du lèche-vitrines à Tarascon pour trouver une babiole à Périnée. Et des croquettes du pays pour Pinette et Nonosse qui, après tout, ont bien le droit à leur réveillon. Je vous laisse et vous embrasse très affectueusement.

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